LIGAMENT CROISÉ ANTÉRIEUR OU
LIGAMENTOPLASTIE DU LIGAMENT CROISE ANTERIEUR POUR LE TRAITEMENT D’UNE INSTABILITE DU GENOU
LIGAMENT CROISÉ ANTÉRIEUR OU
LIGAMENTOPLASTIE DU LIGAMENT CROISE ANTERIEUR POUR LE TRAITEMENT D’UNE INSTABILITE DU GENOU
La réponse est NON.
Bon nombre de ces entorses évolueront favorablement. Mais le patient présentant une rupture du LCA non opérée devra être vigilant dans le choix des activités, notamment de loisirs, pour éviter la décompensation ultérieure de cette laxité vers l’instabilité.
Par contre, les sujets jeunes, sportifs et tous ceux qui présentent une instabilité vraie du genou peuvent envisager le traitement chirurgical, pour éviter les complications secondaires de la rupture du LCA et de l’instabilité: ce sont essentiellement les lésions méniscales et cartilagineuses, avec à long terme, la possibilité d’arthrose du genou
PROBLEME POSE ET DEFINITION
-La pratique croissante des activités sportives de loisirs a largement contribué à l’augmentation du nombre d’entorses du genou: à titre d’exemple , on estime que la pratique hivernale du ski de neige est à l’origine de 50.000 entorses du genou par an, bon nombre d’entre elles présentant une rupture du ligament croisé antérieur ( LCA) qui est le pivot central du genou, fondamental pour la bonne stabilité de cette articulation. Mais il y a aussi les sports collectifs, en 1er lieu dans notre région, le foot-ball, les accidents de la voie publique etc....
-Toutes les entorses du genou n’entraînent pas de rupture du LCA. Le diagnostic de rupture est posé sur l’interrogatoire (notion de craquement lors du traumatisme, impotence fonctionnelle immédiate) et sur l’examen clinique ( mouvement de tiroir) secondairement confirmé par les radio dynamiques comparatives des 2 genoux en tiroir antérieur. L’IRM ne s’impose pratiquement jamais dans les suites immédiates d’une entorse, alors que cet examen peut se révéler très précieux secondairement.
-Dans cette pathologie ligamentaire du genou, deux mots sont importants à connaître: LAXITE et INSTABILITE.
-La laxité et plus particulièrement pour le sujet qui nous intéresse, la laxité antérieure est une donnée d’examen clinique, c’est à dire recueillie par un examinateur.
-L’instabilité est un symptôme, ressenti par le patient, en général quelques semaines ou quelques mois après l’entorse. Elle est décrite comme un dérobement du genou dans les appuis (“j’ai le genou qui lâche”, ce qui peut aller jusqu’à la chute) ou, dans les formes mineures, comme une appréhension ( l’appui sur le genou traumatisé n’est pas aussi sûr que sur le genou opposé).
Radio dynamiques normales Rupture du LCA
Confirmation d’une rupture du ligament croisé antérieur du genou droit par des radio dynamiques comparatives à 15 et 25 kilos de traction.
LE BUT ET LE déroulement de l’intervention
LES SUITES OPERATOIRES IMMEDIATES
LA REPRISE DES ACTIVITES SPORTIVES
Le but est de reconstruire le ligament rompu en réalisant une greffe tendineuse. Il existe pour cela de nombreuses techniques, mais l’une des plus fréquemment utilisées en France et qui est décrite ici, est le transplant libre de tendon rotulien (Intervention de Kenneth Jones).
TOUTES LES RUPTURES DU LIGAMENT CROISE ANTERIEURE DOIVENT ELLES ETRE OPEREES ?
A LA CLINIQUE
-En fin d’intervention, il est mis en place une bande de contention élastique, puis des bas anti-thromboses, pour diminuer les risques de gonflements du mollet et de la cheville et les risques de phlébites (traitement anti-coagulant 3 semaines).
-Une attelle d’extension du genou, amovible, est utilisée quelques jours seulement pour éviter les mouvements brusques en post-opératoire immédiat.
-Le genou est régulièrement glacé (cela contribue à réduire le gonflement articulaire post-opératoire.
-Dès le soir de l’intervention, puis très régulièrement les jours suivants, vous devrez faire des exercices de contraction du quadriceps et de mobilisation de la cheville en flexion/extension.
-Le drain est enlevé au 2ème jour post-opératoire. Le lever et la marche, avec appui soulagé par les béquilles, sont rapidement autorisés.
-La sortie est possible vers le 4ème jour post-opératoire, la plupart du temps à votre domicile, exceptionnellement en centre de rééducation.
LA PERIODE POST-OPERATOIRE IMMEDIATE ET LA REEDUCATION:
-La rééducation doit évidemment être encadrée par un kinésithérapeute, dès la sortie de clinique. Cette prise en charge est le complément du travail personnel que l’opéré doit pratiquer avec régularité au cours de la journée. Les séances de rééducations sont suivies au rythme de 3 à 5 séances par semaine.
-Finalement, dans sa phase initiale, cette rééducation est assez simple, puisqu’il s’agit d’obtenir avant tout un bon verrouillage du genou en extension complète, avant de récupérer progressivement et secondairement une flexion complète. Il n’est pas souhaitable pour le nouveau ligament que cette flexion soit obtenue trop rapidement. Il est bon d’être un peu au delà de 90° de flexion à la fin du 1er mois post-opératoire.
-Secondairement, la rééducation aura pour objectifs de renforcer la musculation (ce sont les muscles quadriceps et ischio-jambiers ) et les postions d’équilibre ( il s’agit du travail en proprioception).
-Elle se fait de façon très progressive, l’important étant de ne pas s’exposer pendant les 1ers mois à une nouvelle entorse pouvant entraîner une rupture du nouveau ligament croisé antérieur. Cela repose sur des paramètres biologiques. En effet, il est bien établi que cette greffe tendineuse va connaître une période de “faiblesse” de moindre résistance à l’étirement, notamment entre le 4ème et le 6ème mois post-opératoire.
-C’est pourquoi il est souhaitable de ne pas faire de sports collectifs ( foot, hand, basket) et toute activité imposant réception de saut, changement de direction brutal, avant la fin du 9ème mois post-opératoire.
- Par contre, quelques activités sportives simples pourront être reprises avant cela, à partir du 2ème mois post-opératoire: ce sont le footing sur des terrains réguliers, la natation en privilégiant les battements de pieds, le cyclisme dès que la flexion du genou est suffisante ( > ou= à 120°).
Sa durée va dépendre de votre activité. Il est difficile qu’il soit inférieur à 6 semaines, afin de bien se concentrer sur la récupération d’une bonne fonction de ce genou.
Il est rarement supérieur à 2 mois, lorsque les suites opératoires sont simples.
L’ARRET DE TRAVAIL
-Elles sont rares, mais elles peuvent exister: ce sont les complications d’ordre général qui accompagne tout acte chirurgical et d’anesthésie.
-Plus spécifiquement, au niveau du genou, un opéré peut présenter un épanchement articulaire prolongé, ce qui peut exceptionnellement imposer une ponction. Cela peut se voir plus volontiers lorsque la rupture de cette laxité antérieure n’était pas isolée, mais associée à des lésions des ménisques ou du cartilage.
-La raideur du genou peut justifier de réaliser, avant la fin du 2ème mois post-opératoire, une mobilisation sous anesthésie générale, pour lever les adhérences qui se sont formées. Cette décision peut être prise lorsque la flexion du genou est inférieure à 90°, lors de la visite de contrôle entre la 4ème et la 6ème semaine post-opératoire
-Une diminution de la sensibilité cutanée au bord interne de la cicatrice est fréquemment décrite. Cela dure quelques mois et régresse spontanément, le plus souvent.
-Très exceptionnellement, des douleurs prolongées associées à une raideur peuvent correspondre à une algodystrophie, qui pourra imposer un traitement spécifique.
- La rupture de la ligamentoplastie n’est pas une complication de l’intervention, mais est un événement qui peut se produire à l’occasion d’un nouveau traumatisme, d’une nouvelle entorse. Il ne faut pas oublier que l’intervention n’aboutit pas à un ligament plus solide que celui qui existait antérieurement. A égalité de traumatisme, ce nouveau ligament pourra éventuellement se rompre.
LES COMPLICATIONS POST-OPERATOIRES